guess 縮まらぬ、距離を縮める、新幹線

＜p＞Pour ceux de nos jeunes lecteurs qui habitent loin de Paris et qui peuvent bien ne pas ?tre au courant des malices et du langage de messieurs les ?coliers de la capitale, il n’est pas inutile de donner la traduction du mot pion. C’est le nom irr?v?rencieux par lequel ils d?signent entre eux les ma?tres d’?tude et les professeurs. Je ne pense pas qu’ils se soient jamais beaucoup inqui?t?s de l’?tymologie de ce nom, qu’ils s’avisent parfois d’imposer ? des hommes fort respectables par leur caract?re et par leur science.＜br /＞ Pion se trouve dans quelques vieux livres fran?ais pour pi?ton. Dans les temps anciens, les chevaliers et les nobles ne combattaient qu’? cheval ; l’infanterie, qui est devenue la principale force de nos arm?es, n’?tait alors compos?e que de ceux qui ne pouvaient avoir un cheval. Ce mot est rest? au jeu d’?checs pour d?signer les moindres pi?ces du jeu, les simples soldats. On a employ? quelquefois le mot pion pour ivrogne, mais alors on le faisait d?river d’un mot grec qui signifie boire. Par allusion au jeu d’?checs, on appelle encore pion un homme sans importance, sans force, destin? ? ?tre pour les autres un jouet et une proie facile.＜br /＞ L’histoire que je veux vous raconter s’est pass?e sous mes yeux. J’?tais alors enfant et un des plus jeunes ?coliers de la pension ; aussi n’y ai-je jou? qu’un r?le accessoire, les plus grands, les grands, comme nous les appelions, s’?tant naturellement partag? les r?les importants.＜br /＞ Tous les matins, vers six heures, nous passions une heure dans l’atelier de dessin ; quelques-uns, qui avaient pour cet art des dispositions naturelles, y prenaient de l’int?r?t et travaillaient s?rieusement ; les autres, condamn?s ? faire d’?ternelles pages d’yeux, de bouches, de nez et d’oreilles, laissaient passer l’heure de la classe, et abusaient de la mie de pain qu’on leur donnait pour effacer les traits incertains de leur crayon inhabile, en se livrant, ? distance, des combats peu sanglants, au moyen de petites boulettes qu’ils se lan?aient avec une adresse qui e?t fait honneur ? des artilleurs au polygone de Vincennes.＜br /＞ Le professeur de dessin ?tait un jeune peintre qui avait d?j? du talent, mais point encore de r?putation. Il aimait passionn?ment son art, et je pense que si cela nous ennuyait de faire des yeux et des nez, cela ne l’amusait pas beaucoup plus de nous les faire faire, et de les corriger. L’atelier, qui ne servait ? rien hors des heures de la classe de dessin, lui ?tait abandonn? par le ma?tre de la pension, et ? part le temps que lui prenaient des le?ons qu’il allait donner dans une autre pension du m?me quartier, il passait toutes les journ?es ? travailler dans cet atelier. Malgr? nos tentatives opini?tres, nous n’avions jamais pu voir ce qu’il faisait, parce que son chevalet et les toiles sur lesquelles il travaillait ?taient toujours rentr?s dans une petite pi?ce, sorte de mansarde contigu? ? l’atelier qui lui servait de domicile. Cette pr?caution, prise ? la fois contre la poussi?re et contre notre curiosit?, avait toujours triomph? de nos efforts pers?v?rants.....＜/p＞画面が切り替わりますので、しばらくお待ち下さい。

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